Parle-t'on de Jésus ailleurs que dans le NOuveau Testament?

>Ces témoignages sont très rares.
L’historien latin Tacite (55 à env. 120) évoque l’incendie de Rome sous Néron
(64). Accusé d’être responsable de cet incendie, Néron avait détourné les soupçons
sur les chrétiens. Tacite explique: Ce nom vient de Christ que le procurateur
Ponce-Pilate avait condamné à mort sous Tibère. Cette superstition détestable, refoulée
pour un temps, se répandit de nouveau, non seulement en Judée, où le mal était
né, mais aussi à Rome où conflue tout ce que le monde produit d’affreux et de
déshonorant et où elle a trouvé de nombreux adeptes. Annales 15,44Ÿ.
Le second témoignage vient d’une lettre de Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie,
à l’empereur Trajan, écrite vers 111-113. Il raconte comment il s’y prend pour
ramener les chrétiens de leur foi au Christ au culte de l’empereur: Voici la
règle que j’ai suivie envers ceux qui m’étaient déférés comme chrétiens. Je leur
ai demandé s’ils étaient chrétiens. Ceux qui répondaient positivement, je les
ai interrogés une deuxième puis une troisième fois, tout en les menaçant du
supplice; ceux qui ont persisté dans leur réponse, je les ai fait exécuter... Toute
leur faute ou toute leur erreur, ont-ils confessé, s’était bornée à se réunir
habituellement à date fixe, avant le lever du jour, et à chanter entre eux un
hymne à Christ comme à un dieu. Ils s’engageaient aussi par serment non pas à accomplir
tel ou tel crime, mais à ne point commettre de vols, de brigandages, ni d’adultère,
à ne point revenir sur une foi jurée, à ne pas nier un dépôt réclamé..."
On trouve chez l’historien juif Flavius Josèphe, dans ses Antiquités juives,
une note sur la lapidation de "Jacques, frère de celui que l’on appelle Christ."
Un autre texte évoque, plutôt amicalement, la trajectoire de Jésus: "A cette
époque-là, il y eut un homme sage nommé Jésus, dont la conduite était bonne; ses
vertus furent reconnues..." Mais la question demeure très débattue de savoir
si ce passage, nommé Témoignage de Flavius, n’est pas une interpolation due
à une main chrétienne.
Ces trois références sont le résultat quasi exhaustif d’une recherche parmi
les témoignages anciens. A leur manière elles attestent l’existence d’un homme
appelé Jésus, crucifié sous Ponce-Pilate. Elles ne prouvent évidemment rien
quant à sa résurrection, à sa dignité de Fils de Dieu. Cela relève de la foi.

(Un très bon ouvrage de vulgarisation: Daniel Marguerat, l’homme qui venait
de Nazareth, éditions du Moulin, Poliez-le-Grand.)