Bonjour,

 Ce n'est qu'assez tardivement que Calvin s'est opposé aux anabaptistes, simplement parce que ce mouvement est né essentiellement en terres germaniques et en Hollande. Les contacts en Suisse romande n'ont été qu'épisodiques et plus avec des individus critiquant la réforme calvinienne au nom des principes anabaptistes qu'avec des Eglises ou mouvements constitués. Calvin s'opposait aux anabaptistes sur plusieurs points: d'abord évidemment sur la question du baptême des enfants, qui était important pour le Réformateur (signe de la grâce divine avant toute réponse des êtres humains, marque de l'élection en référence aussi avec la circoncision juive); cette question du baptême n'était pas uniquement sacramentaire, mais était liée à une conception de l'Eglise : Calvin n'avait pas l'idéal d'une Eglise de "parfaits" à la manière anabaptiste. L'Eglise n'est pas en premier caractérisée par la "perfection" de ses membres, mais par la Parole de Dieu et les sacrements qui la fondent. L'accent est de nouveau plus mis sur l'appel de Dieu (élection) que sur la réponse humaine (risque de retomber dans une théologie des mérites). Enfin, les anabaptistes étaient très critiques par rapport au lien entre Eglise et Etat, préconisant l'absence de tout serment et une non-violence absolue, alors que Calvin pensait l'Eglise et l'Etat comme complémentaires dans le projet divin.

Le mieux sur ce thème est de lire le traité qu'a écrit Calvin contre les anabaptistes:

Brève instruction pour armer tous bons fidèles…contre les erreurs de la secte commune des anabaptistes