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Enfer, repentance, péché: pourquoi en parle-t-on si peu?

Curieux 24.03.2008 Thème : Catéchisme: transmettre les valeurs chrétiennes Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

Vous avez raison. On ne parle plus guère en milieux chrétiens du péché, de la repentance et de l’enfer.

En ce qui concerne l’enfer, je pense que cela est bienvenu ! La Bible ne contient, en effet, pas grand chose à propos de l’enfer. Nous devons la plupart de nos représentations de l’enfer non à la Bible, mais aux traditions musulmanes avec lesquelles les chrétiens ont été en contact en Espagne au moyen-âge seulement. On peut parfaitement penser sa foi chrétienne sans n’avoir aucune représentation de l’au-delà et de l’enfer en particulier.

En ce qui concerne la repentance, tout dépend de ce que l’on met sous ce mot. Si la repentance est l’amer regret d’être pécheur, alors elle a toute son importance. Et du reste la liturgie des Églises protestantes comprend en général une confession du péché, c’est-à-dire un acte de repentance. Il serait même bon que toute prière chrétienne contienne un élément de regret.

Vous aurez compris qu’en ce qui concerne le péché, il est profondément regrettable qu’on n’en parle effectivement presque plus. Pourquoi ce silence ? Parce qu’on ne veut pas choquer. Or le péché est ce qui seul peut donner du relief à la foi chrétienne. Si elle ne se distingue pas du péché, elle est une opinion parmi d’autres, une habitude… Encore faut-il bien saisir ce qu’est le péché ! Contrairement à ce qu’une longue tradition nous a mis dans la tête, le péché ne se définit pas par rapport à la morale. Pécher ce n’est donc pas tuer, mentir, commettre l’adultère, - et maintenant avec Benoît XVI – saccager la nature, exploiter les pauvres ou subir une IVG… Pécher, c’est ne pas mettre sa confiance en Dieu, mais la mettre en soi ou en quelque faux dieu. Certes cette confiance mal placée aura des conséquences certaines sur notre manière de vivre. L’exploitation de l’homme par l’homme est ainsi un produit de la confiance que certains n’ont qu’en eux-mêmes et en Mammon (le dieu de l’argent ou l’argent fait dieu), donc un produit du péché. Parler du péché, le confesser ce n’est donc pas (se) culpabiliser inutilement face à un moralisme obtus, c’est regarder notre réalité en face. Et à force de taire le péché, le christianisme perd son âme !



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