Pourquoi le Dieu d'Israël est-il pluriel?

Bonjour plume

Si votre question est restée en rade si longtemps, c'est peut-être qu'elle comportait plusieurs objets, et pas des moindres, alors que nous préférons répondre une question  à la fois.

Pour ce qui est des « élohims », il ne s'agit évidemment pas d'une faute d'orthographe. Les spécialistes de l'Ancien Testament nous apprennent que ce dernier n'y jamais nié l'existence des dieux qui peuplent le ciel et la Terre. Les prophètes n'ont rien à y objecter : ils ne nient pas les dieux des nations. Ils considèrent que chaque nation adorera ses dieux, tandis qu'Israël continuera à adorer le Dieu unique de ses pères, son « élohims ». Selon André Chouraqui (« Moïse ») « aucun prophète de la bible  n'aurait songé à affirmer « il n'y a qu'un seul Dieu ». Ils eussent été fous d'effacer ainsi l'univers spirituel de l'humanité.  Et le nom par lequel ils désignent celui qui  se révèle à Moïse au cœur du Buisson est pluriel comme la vie, pluriel comme les humains »  Au pluriel aussi parce que l'élohims d'Israël récapitule et inclut à lui seul tout ce que représentent les dieux du ciel et de la terre. Ce n'est que plus tard que les religions dites « monothéistes » ont effacé de leurs horizons les paganismes anciens (et modernes !), inexistants à leurs yeux.

Quant à votre autre question elle pourrait se résumer ainsi : pourquoi le Dieu qui est intervenu après la faute d'Eve et à la tour de Babel n'intervient-il Ps lé où il le devrait ? ». Sans entrer dans les détails, je rappelle simplement que ces récits de la Genèse ne sont pas des récits historiques, mais des mythes, qui ont donc une valeur permanente. Ce qui est dit dans ces mythes concerne non un passé historique mais une actualité permanente. Dans le Jardin, c'est l'homme qui se coupe de Dieu quand il prétend être seul l'arbitre du bien et du mal. Le Dieu de la bible n'est pas un Dieu interventionniste. Il respecte la liberté de l'homme, qui garde toute sa responsabilité, aussi à l'égard des malheurs et atrocités que vous mentionnez. Et dans notre exercice de cette responsabilité, c'est toujours le Dieu qui pardonne, le Dieu compatissant qui nous relève de nos chutes.