Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

Quelles différences entre Eglises réformées et Eglises pentecôtistes?

denis 15.08.2009 Thème : Eglises Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz

Bonjour,

Tout d'abord, il est toujours utile de se rappeler l'origine de chacune de ces Eglises pour mieux comprendre leurs différences: L'Eglise réformée est issue de la Réforme du XVI° siècle, dans sa branche calvinienne. Elle met donc en avant les thèmes de cette réforme, à savoir la justification par la seule grâce de Dieu au moyen de la foi (contre toute théologie des mérites), la place centrale de l'oeuvre de salut du Christ (contre toute tentative de faire son salut par soi-même) et le "sacerdoce universel de tous les croyants" (contre toute hiérarchie pyramidale) ce qui a conduit ces Eglises à adopter une structure presbytéro-synodale, donc "démocratique". Par la suite, comme découlant de ces principes, les Eglises réformées "traditionnelles" ont accentué la libre interprétation des Ecritures par chaque croyant en conscience, ce qui ne signifie pas que la dimension communautaire ne soit pas importante, mais permet une confrontation des convictions dans un espace de liberté.

Les Eglises pentecôtistes, elles, sont nées au début du XX° siècle, par la redécouverte des dons de l'Esprit saint (cf. notamment I Corinthiens 12). Ce sont donc des Eglises "charismatiques" qui insistent sur cette dimension "spectaculaire" des dons de l'Esprit (marquée par le "parler en langues, les dons de prophéties ou de guérisons). Ces Eglises mettent donc l'accent sur la dimension affective de la foi, plus qu'intellectuelle. L'important est de faire l'expérience de Dieu. Au centre de cette prédication, il y a l'affirmation du "baptême du saint esprit" qui est le "critère" pour être vraiment membre de l'Eglise. Souvent ces Eglises sont dirigées par des pasteurs "charismatiques" (pour ne pas dire "autoproclamés") qui ont un très grandpouvoir sur leurs fidèles. La structure démocratique est assez faible. Privilégiant l'aspect émotionnel de la foi, elles ont tendance à rejeter la dimension plus "intellectuelle" et critique, et risquent souvent d'avoir une interprétation très littéraliste de la Bible.

 A noter que de temps en temps, les différences s'estompent : Il existe dans les eglises réformées classiques une minorité de "charismatiques" proches des Pentecôtistes. d'autre part, certaines Eglises pentecôtistes adhèrent à la fédération protestante de France et s'ouvrent donc à un dialogue avec les eglises plus traditionnelles, dans le respect.

 


Commentaires

  • denis20.08.2009
    Je vous remercie pour la qualité et la précision de votre réponse. Toutefois vous parlez de pasteurs évangéliques "autoproclamés". Qu'entendez vous par là ?. De plus pouvez vous me dire pour quelles raisons des pasteures sont reconnues par les églises protestantes "traditionnelles", alors que seuls des pasteurs prêchent dans les églises évangéliques ?. Au plaisir de vous lire prochainement. Réponse au commentaire par M. Cornuz: - En ce qui concerne le terme "pasteur autoproclamé" : je pensais aux nombreux "pasteurs" qui n'ont pas de formation (ni en faculté de théologie ni en école biblique) et qui fondent avec quelques membres une Eglise. Souvent, ces petites Eglises sont indépendantes. La plupart des Assemblées évangéliques ou des eglises pentecôtistes ont des règles pour reconnaître en leur sein le ministère de pasteur ou d'évangéliste. Toutefois, souvent le pasteur exerce un "pouvoir" très important sur sa communauté, ayant de la peine à accepter la pluralité d'opinions dans l'Eglise. - Pour la question des ministères féminins, les Eglises pentecôtistes et évangéliques prennent à la lettre un verset d'une épître paulinienne "Que les femmes se taisent dans l'Assemblée", et en concluent que le ministère pasrtoral leur est refusé bibliquement. Les Eglises protestantes traditionnelles replacent ce verset dans le contexte de leur époque, et sont plus sensibles à l'égalité fondamentale de l'homme et de la femme devant Dieu. Le statut de la femme ayant grandement évolué dans notre société, nos Eglises en ont conclu qu'il n'y a aucun obstacle théologique au plein exercice du ministère pour le plus grand bien de l'Eglise!