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Que faire suite à un abus ?

pimprenelle 14.05.2013 Thème : Vie affective: les relations humaines Bookmark and Share
Réponse de : Roland BenzRoland Benz

Cette réponse concerne la question posée précédemment à propos d'un abus. 

Votre question et ce que vous vivez est grave et très douloureux. Je suis aussi très triste qu’un pasteur ait pu vous répondre en ces termes. Car ce que vous avez vécu de la part de votre mère et de votre beau-père est odieux et sans excuse. Vous êtes victime d’actes hautement répréhensibles qui ont creusé en vous une souffrance immense. En aucun cas les sévices que vous avez subis ne peuvent être considéré comme un signe de Dieu !

Je relève deux aspects dans votre question.

D’abord votre blessure infligée dans votre enfance ou adolescence. Elle mérite des soins particuliers, ceux d’un pasteur ou d’un accompagnant-e spirituel-le et aussi d’un médecin, voire d’un avocat pour que justice soit faite. C’est un long chemin de guérison, fait d’écoute et de bienveillance pour vous reconstruire. Un chemin où vous pourrez découvrir la paix, la confiance et l’amour de Dieu tel qu’il s’est révélé en Jésus-Christ. Pour cela, il faudrait effectivement que vous trouviez une personne de confiance qui puisse vous aider. Je vous conseille aussi de lire les Evangiles.

Deuxièmement, je suis profondément choqué qu’un pasteur ait pu vous répondre que c’était la volonté de Dieu. Sans douter de vos paroles, je me pose néanmoins la question : y a-t-il eu un malentendu ? vous parlez aussi des pasteurs qui vous conseillent de trouver Dieu dans les relations intimes. Il est vrai que la relation sexuelle consentie avec un-e partenaire avec lequel/ laquelle on forme un projet de vie peut être vécue comme une parabole de l’amour de Dieu. C’est ce que nous pouvons lire dans ce très beau poème qui se trouve au milieu de la Bible, le Cantique des cantiques. Mais si cette joie de la rencontre amoureuse nous permet de comprendre quelque chose de l’amour de Dieu qui nous a donné d’aimer et d’être aimé, on ne saurait inverser le propos. On ne peut pas dire : il faut faire l’amour pour connaître l’amour de Dieu, et encore moins en se prostituant ! Cette confusion ne ferait qu’aggraver la souffrance. Car c’est bien dans la dignité et dans l’amour respectueux de la personne que nous pouvons nous reconstruire. C’est ce que Jésus a vécu et communiqué dans toutes ses rencontres et qu’il nous donne de vivre encore aujourd’hui.

 



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