Qu'est-ce qu'une église confessante?
Je modère un forum inter-religieux, et dernièrement, un pasteur évangélique, qui se réclame, si j'ai bien compris, des assemblées de Dieu, vient de débarquer.
Je ne parviens pas toujours à démêler tout ce qu'il me raconte.
Il parle d'église confessante, de confession de foi, et emploie des termes qui me paraissent un peu abusif pour qualifier le symbole des apôtres (credo biblique, selon lui). D'accord, le symbole des apôtres est inspiré par la bible, mais il ne s'y trouve pas écrit pour autant^^
D'un autre côté, il est assez fermé (ce qui ne m'étonne pas, vu le milieu dont il se réclame) il est contre l'oecuménisme et pour lui l'Eglise catholique romaine est la prostituée de l'apocalypse.
Ce genre de truc qui me prend à rebrousse-poil, quoi!
Pour en revenir à ma question, j'aimerais que vous fassiez le point sur ce qu'on entend pas "Eglise confessante".
Merci à toute l'équipe pour son investissement et le service précieux que vous nous rendez.
Bonne journée :-)
Bonjour
Il y a une acception positive du terme « Eglisecconfessante » et une acception négative. L'acception positive se réfère principalement à l'Église confessante d'Allemagne. Il s'agit d'un mouvement fondé par un groupe de pasteurs allemands qui ont refusé de faire allégeance au régime nazi, s'opposant ainsi à l'église officielle des « Deutsche Christen », inféodée au régime et à son antisémitisme. Ce mouvement, dont les leaders les plus connus furent Martin Niemöller et Dietrich Bomhoeffer, se constitua en église séparée de l'Etat sur la base de la Déclaration de Barmen, en 1934. L'église confessante a sauvé l'honneur du protestantisme allemand. Ce fut donc un mouvement de liberté à l'égard d'un asservissement au dogmes scélérats du nazisme.
Par contre « l'église confessante » dont parle le personnage que vous décrivez appartient plutôt à un mouvement de type sectaire, dont les caractères sont le contraire de la liberté, se déclarant la seule vraie église à l'exclusion de toutes les autres, enfermant ses adeptes dans un légalisme et un carcan dogmatique rigide étouffant toute recherche personnelle. Leurs leaders sont en général des personnages autoritaires et prompts au jugement.
Le Symbole des Apôtres , ainsi que la confession de foi de Nicée, dons certes des confession de foi qui continuent à figurer dans les liturgies de toutes les églises historiques., mais plutôt un peu comme de vénérables fossiles.. Elles sont les fruits de la domination d'une trajectoire théologique au détriment d'autres, dès le 4ème siècle. Pourtant, une confession de foi est toujours l'expression d'une tendance dans les circonstances d'une certaine époque,. Ces anciennes confessions sont dans un langage qui ne passe plus aujourd'hui et d'une théologie et christologie qui a de moins au moins cours, à une époque où l'on est de moins en moins enfermé dans des dogmes intangibles. Avec beaucoup d'autres,chrétiens, au delà de ces monuments du passé, nous sommes d'avis que chaque époque peut et doit formuler ses propres confessions de foi dans le langage de son temps et, sur la base de sa compréhension actuelle de l'écriture sainte, qui elle non plus n'est pas une donnée statique, mais dynamique.
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