Quel regard porter sur ceux qui refusent le Christ?
J'ai relu Mathieu 18, v. 15-22 : dans ce passage, Jésus semble demander l'excommunication d'un croyant qui aurait fait une erreur et refuserait d'entendre raison. "Qu'il soit pour toi comme un païen et un péager"
Au contraire, juste après, Il répond à Pierre qu'il faut pardonner presque à l'infini à ses frères. D'où trois questions :
1- N'est-ce pas contradictoire ?
2- Comment entendre cet appel à se séparer radicalement de toute personne qui n'est pas "frère en Jésus" ?
3- Au contraire de Luc 6,37-42, "ne jugez pas", Jésus ne place-t-il pas le jugement des erreurs dans la main des croyants ?
Parmi d'autres versets qui prônent une séparation radicale :
- Romains 9,3-4 "je souhaiterais être moi-même anathème (et séparé) du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont les israélites (...)
- Mathieu 12,48-50 "Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis il étendit la main sur ses disciples et dit : voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère."
Merci d'avance de votre réponse,
Et merci pour ce site très instructif et ouvert,
Thomas
Que dit ce texte, en d'autres termes?
Que si quelqu'un est dans l'erreur, il s'agit de ne pas le laisser nager tout seul. Allez lui parler. D'abord seul à seul. Ensuite avec 2-3 témoins. Ensuite encore, devant toute l'Eglise. Enfin, si c'est toujours infructueux, alors vous aurez fait tout ce que vous pouviez. Sentez-vous donc en paix.
Ça ne veut pas dire que la porte lui est définitivement fermée. Ça ne veut pas dire non plus qu'il faut cesser de l'aimer. Ça veut dire simplement qu'il y a contradiction entre son comportement et le fait de participer à ce qui se passe dans la communauté. Et cela doit lui être notifié.
Il n'y a pas de contradiction entre cela et la demande de Jésus de pardonner à l'infini, car dans ce dernier cas, on a à faire avec quelqu'un qui se repent et reconnaît ses torts.
- Il est vrai que dans l'Évangile de Matthieu, le Christ accorde une immense confiance aux responsables de l'Eglise. Mais nombre de passages les exhortent à ne jamais en abuser. Notamment, les apôtres ne sont jamais appelés à prononcer des jugements définitifs sur des personnes. Leur responsabilité en est d'autant plus redoutable (pour eux).
Quant aux autres passages que vous citez, il y a l'apôtre Paul:
Il affirme son amour pour son Peuple d'Israël et pour sa famille. Il dit sa souffrance d'en être séparé à cause de sa foi en Christ. Voilà qui montre bien que le phénomène de "séparation" est inévitable. Dès qu'il y a décision pour Jésus-Christ, il y a quelque part une séparation par rapport à d'autres choses.
Le dernier passage que vous citez illustre bien ce propos: La vraie famille de Jésus n'est pas celle du sang, mais la communauté de ceux et celles qui le suivent.
L'Eglise et le monde sont donc deux éléments distincts.
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