En réalité, la foi chrétienne ne se distingue pas en premier lieu par une série de règles ou de lois à observer, mais bien plutôt par l’offre gratuite d’une liberté. Ce don vient de Dieu, et ce n’est pas à nous de l’acquérir ! On appelle cela la « grâce » : sans que nous ne fassions rien pour cela – au contraire, « alors même que nous étions ennemis », comme dit l’apôtre Paul – Dieu nous considère comme justes. En christianisme, on n’obtient donc pas une « récompense » pour avoir pratiqué des commandements ; la grâce se reçoit bien plutôt pour la seule raison que l’on y croit, que l’on fait confiance à celui qui nous l’offre.
Mais si nous voulons exprimer dans notre vie ce don qui nous est accordé, il nous faut à notre tour mettre en pratique ce que Dieu a fait à notre égard. C’est à ce moment-là qu’intervient une « règle », que Jésus appelle le « commandement nouveau » ; il est tout simple : aimez-vous les uns les autres !
En réalité, quand Jésus a lui aussi été interrogé pour savoir quel était le plus grand commandement à respecter, il a répondu que deux sont les plus grands, et qu’ils sont sur le même plan : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » et « Tu aimeras ton prochain ». En christianisme, il s’agit donc d’aimer Dieu en aimant son prochain. Cet amour est un commandement vraiment exigeant : il peut nous conduire jusqu’au don de notre vie, et il inclut aussi l’amour que nous devons avoir pour ceux qui nous sont ennemis ! Oui, pour Jésus, de manière définitive, l’amour et la justice envers l’autre sont amour pour Dieu et remplacent tous les préceptes de la loi.