Comment ressentir la "connexion" avec Dieu ?
La relation à Dieu est toujours de l’ordre de l’indicible et de l’ineffable, c’est une expérience dont nous devinons qu’elle va et vient sans que nous soyons en mesure de la contrôler. Heureusement d’ailleurs : car si nous contrôlions ces synchronicités (comme vous les appelez d’une manière très belle), ce ne serait plus Dieu qui se manifesterait en nous, mais notre propre technique et nos projections humaines qui nous feraient illusion !
Notre désir est de ressentir la présence de Dieu, cette lumière, cette chaleur, cette connexion que vous décrivez très bien. Or vous n’êtes pas la première à constater qu’elle ne se donne que pour de brefs instants. Bernard de Clairvaux, un moine du XIIe siècle, a pu écrire : « Moi aussi, le Verbe m’a visité. J’ai senti qu’il était là et je me souviens de sa présence. » Mais, ajoute-t-il, cette présence est fugitive : aussitôt apparue, elle disparaît déjà ! N’est-ce pas pour aiguiser notre soif de rencontrer le Seigneur, se demande-t-il ? Il écrit : « Nous sommes alors entraînés par notre désir. Sans crainte et sans gêne, notre âme rappelle le Christ. Avec confiance elle réclame ses faveurs, dans sa liberté coutumière : oui, “reviens, mon bien-aimé !” ».
Soyez assurée d’une chose : ces impressions sensibles – que nous ne maîtrisons pas – ne sont pas le tout de notre relation à Dieu. Ce n’est pas ce que nous ressentons qui crée la connexion à Dieu ; il y a une dimension plus objective qui nous assure de la présence du Seigneur : elle se donne dans sa promesse, dans ses paroles. Et celle-là est infaillible : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Ce n’est donc pas nous qui « créons » cette connexion, mais c’est Dieu qui nous en fait lui-même gratuitement don, lorsqu’il nous manifeste sensiblement sa présence.
En ce sens, il ne nous appartient pas de faire beaucoup pour revenir ; si ce n’est de l’attendre et de le désirer, en créant les conditions favorables pour que la rencontre puisse advenir, par grâce. L’écoute est sans doute une des attitudes primordiales à favoriser pour cela. Elle n’est pas simple, elle exige un long apprentissage, parce qu’il faut faire taire ses propres voix intérieures, apprendre à discerner la présence de Dieu, parvenir après un long itinéraire à reconnaître le Verbe qui nous visite.
Bien sûr, il arrive qu’on soit distrait dans la prière, ou qu’on se sente aride, voire même qu’on s’ennuie : cela n’a pas d’importance, nous sommes et nous restons des humains et l’opération visant à rassembler toutes nos facultés et à les orienter vers l’Unique est difficile et fragile. L’important est qu’on reste là pour Dieu. Certains doutent de cette nécessité, mais il ne faut pas être idéaliste : sans donner matériellement du temps à Dieu, on ne peut connaître la communion avec lui.
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