Protestants et catholiques? (2)
"Un catholique se dira: "Pour être sauvé, il faut la grâce de Dieu; pour recevoir
cette grâce, je dois passer par l'Eglise; la grâce me viendra par l'intermédiaire
des prêtres, de la Parole de Dieu entendue en Eglise, des sacrements et des
pratiques religieuses"
Un protestant se dira: "Pour être sauvé, il faut la grâce de Dieu; pour recevoir
cette grâce, je dois la demander à Dieu, et la recevoir de Lui. L'Eglise, la
Bible, les sacrements m'aideront à accueillir la grâce de Dieu"."
C'est ce que je dirais aujourd'hui.
Vous voyez d'autres différences. Mais à mon sens, celles que vous signalez ne
sont que des conséquences de celle que j'ai décrite ci-dessus: le rôle de l'Institution
"Eglise".
Reprenons donc ces "différences" que vous signalez:
L'Eucharistie: pour l'Eglise romaine, elle ne peut être pleinement valable que
présidée par un "prêtre", ordonné par un évêque dans la continuité historique
des apôtres
L'indissolubilité du mariage: il n'y a pas de différence sur le principe, puisque
c'est dans l'Evangile (Marc 10/6-8). Mais parfois, les Eglises protestantes
admettent la possibilité d'un remariage, comme signe de pardon de Dieu, qui
permet de repartir. L'Eglise romaine se considérerait comme infidèle si elle
le faisait, car comme "médiatrice", elle contredirait la parole de son Maître.
La liturgie: je ne vois pas de grandes différences dans ce domaine, sinon que
le plus souvent, les catholiques se permettent moins de liberté par rapport
aux textes et aux gestes transmis par la Tradition.
Les communautés monastiques (plus ou moins "rigoureuses"): elles ont été bannies
par le Réformateurs, pas tellement -me semble-t-il- pour des raisons théologiques
profondes, mais plus pour des raisons d'opportunité liées à l'Histoire (moeurs
dépravées de certains religieux, enrichissement indus de certains monastères,
soif de pouvoir de certains abbés devenus de grands seigneurs, etc...). Depuis
lors, les choses ont changé, et les protestants ont reconnu que des vocations
"religieuses" pouvaient être authentiques, et que des communautés monastiques pouvaient
apporter beaucoup aux chrétiens. Aujourd'hui, des communautés de vie protestantes
existent (vous citez Taizé -devenue communauté oecuménique-, mais il y en a
d'autres). Elles ne peuvent pas être fondamentalement différentes des communautés
monastiques d'origine catholique.
Je crois personnellement beaucoup au dialogue oecuménique. Celui-ci doit de
poursuivre à deux niveaux, qui ne sont du reste pas étanches:
- A la base, il est important que les chrétiens de toutes confessions se rencontrent,
s'enrichissent mutuellement, prient ensemble, en se référant au Christ, notre
commun Seigneur.
- Au niveau des théologiens et des autorités des Eglises, il faut continuer
à dialoguer sur le rôle de l'Institution "Eglise". Il doit y avoir possibilité
de confesser ensemble ce que dit le Symbole de Nicée:
"Je crois l'Eglise Une, Sainte, Universelle (ou "Catholique") et Apostolique".
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