Pourquoi le mal "naturel"?

Tout d’abord votre distinction entre deux sortes de mal est pertinente. Je ne dirais pourtant pas qu’en ce qui concerne le mal qui est de la responsabilité des humains « Dieu n’y peut rien ». Ce serait limiter le pouvoir de Dieu. Il ressort simplement de nos expériences que Dieu semble bien souvent nous laisser, en la matière, libres et responsables.

La grande question qui se pose à vous et à nous tous est celle du mal « naturel ». Il y a un certain nombre de textes bibliques qui sont parlant à ce propos. C’est en particulier le cas du livre de Job. Job est un juste comme il ne s’en fait pas dans tout l’Orient. Tous les malheurs lui tombent les uns après les autres dessus : perte de ses richesses, mort « naturelle » de ses enfants, donc de son assurance vieillesse, maladie qui l’exclut de sa communauté de vie, désamour de sa femme qui l’incite à maudire Dieu. Pourquoi tous ces malheurs lui tombent-ils dessus ? Certainement pas pour le punir puisqu’il est le plus juste des justes et que, même face à ces malheurs, il ne remet pas en question sa confiance en Dieu. Le texte du prologue de Job dit très précisément que c’était pour mettre la foi de Job à l’épreuve : pour voir si vraiment c’était « pour rien » qu’il mettait sa confiance en Dieu. Un autre personnage biblique est de la même manière mis à l’épreuve. Il s’git du juste Abraham à qui Dieu demande de lui sacrifier le fils de la promesse, l’unique possibilité pour Abraham de voir réalisée la promesse que Dieu lui a faite… Dans ces deux cas, le malheur tombe sur des justes pour tester leur foi. Quand il s’abat sur des injustes, des pécheurs, c’est que Dieu veut les faire revenir à Lui, veut les obliger à s’arrêter dans leur folle course loin de Lui et leur offre la possibilité de se reprendre. C’est ainsi que l’Ancien testament comprend les malheurs, y compris politiques, qui peuvent s’abattre sur Israël, le peuple à la nuque raide. La réponse à votre question est donc que Dieu veut par le mal naturel non pas nous punir, mais soit tester notre foi, soit nous faire revenir à Lui. D’une manière ou de l’autre le mal est encore une « parole » que Dieu nous adresse !