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Quelles différences entre Eglises réformée et méthodiste?

CALVINISTE 03.06.2008 Thème : Eglises Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz

Bonsoir,

Comme toujours, pour comprendre les différences entre les Eglises protestantes de dénomination différente, il est important de se référer à l'histoire: Les Eglises réformées sont issues de la Réforme calvinienne du XVI° siècle. A cette époque, la grande question était : "Comment être juste devant Dieu": Les Eglises réformées (comme les Eglises luthériennes) ont alors insisté sur la justification par pure grâce au moyen de la foi (et non par des oeuvres). Calvin a aussi mis l'accent sur la Majesté de Dieu et sur l'importance de la sanctification dans la vie chrétienne (ces deux derniers points ont conduit à la valorisation du thème de la "prédestination" dans le calvinisme historique et à un certain moralisme). Les Eglises méthodistes, elles, sont nées de la prédication de John Wesley dans l'Angleterre du XVIII° siècle, prédication en milieu populaire, hors des murs des temples et en confrontation avec les fléaux sociaux des villes de cette époque. Cette prédication, de type piétiste, insistaient aussi sur le salut par grâce, mais proposaient en même temps une "méthode" pour permettre aux personnes touchées par ce message de le rendre effectif dans leurs situations (une voie de "sanctification"). Le coeur de la prédication est donc bien le même; simplement les questions spirituelles et les contextes historiques de sa proclamation ont créé deux types d'Eglises assez différents. Les Eglises réformées ont privilégié une attitude "multitudiniste", ne cherchant pas à régenter la manière de croire ou de vivre de ses membres (d'où souvent des Eglises sans confession de foi obligatoire et admettant un pluralisme théologique...On est alors loin de l'Eglise réformée du temps de Calvin!), les Eglises méthodistes (surtout en France et en Suisse) ont plus évolué vers un type "confessant", demandant à leurs membres d'adhérer à une confession de foi et insistant sur leur perfectionnement moral.

POur la différence entre Zwingli et Calvin, monsieur Kraege a déjà répondu sur ce site à cette question. Voici sa réponse :

Zwingli appartient à la première génération de Réformateurs. Calvin à la deuxième. Calvin a été grandement influencé - directement ou indirectement - par le réformateur de Zurich. Zwingli et Calvin sont donc bien plus proches que différents ! Ils sont d'accord sur des points aussi essentiels que la justification par la foi, l'absolue souveraineté de Dieu et sa providence (déclinée déjà chez Zwingli en termes de prédestination), aussi importants que la différence radicale entre le Créateur et ses créatures,  que l'alliance entre Dieu et les humains, que le rôle décisif de l'Esprit, que celui non moins important d'une lecture savante de la Bible à la suite des humanistes, que l'organisation de l'Église, ou encore que l'importance des autorités civiles voulues par Dieu. Ils sont encore profondément d'accord dans leur commune critique du catholicisme : affirmation que tous les croyants sont prêtres, que la Cène n'est pas l'offre d'un sacrifice à Dieu, qu'il n'est d'aucune utilité de prier les saints et qu'aucun statut particulier ne doit être réservé à Marie, qu'aucune œuvre ne peut donner sens à notre vie... Ils sont enfin également opposés à la Réforme radicale et en particulier aux anabaptistes. Qu'est-ce qui donc peut encore les séparer ? Dans cette longue liste de points d'accord, ce qui manque, c'est la conception du Christ (la christologie). Pour faire très court, je dirai que là où Zwingli avait un peu tendance à séparer le divin et l'humain en Jésus, Calvin avait le souci de davantage les lier. Cela a en particulier des conséquences sur la manière de comprendre la Sainte Cène. Elle est davantage un souvenir avec une présence du Christ dans l'esprit de ceux qui y participent pour Zwingli alors que, pour Calvin, la Cène est davantage le lieu de la présence (spirituelle) du Christ et de la communion avec lui. Ces divergences assez subtiles n'empêcheront pas en 1549 le successeur de Zwingli à Zurich, Bullinger, et Jean Calvin de signer un accord (Le Consensus Tigurinus = de Zurich) qui marque en un certain sens le fondement de cette famille d'Églises que l'on qualifie aujourd'hui encore de « réformées ».



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