Pourquoi Jésus a-t-il dû mourir pour nous sauver ?

        Il faut d’abord se mettre d’accord sur le terme « sauvé ». Je propose de le traduire par « libéré ». Quand quelqu’un est sauvé de la mort, il en est libéré. Or l’homme est aliéné. Il est esclave de lui-même, de l’opinion des autres, de sa quête d’argent, de plaisirs, de loisirs etc.

        L’originalité des religions en général consiste à dire que si l’on veut être libéré de ces aliénations, il faut retrouver une juste relation avec le ou les dieux. Chacune propose sa voie pour trouver ce lien avec Dieu qui nous libérera de nos esclavages.

        L’originalité du christianisme consiste à dire qu’en la matière tous nos efforts sont inutiles pour essayer de nous libérer de nos esclavages et pour vivre en paix avec Dieu. Il a dès lors fallu que Dieu se fasse homme, abolisse la distance que nous avions mise entre Lui et nous et qui avait pour conséquence tous ces eclavages.

        Les évangiles nous montrent que la prétention d’un simple homme d’être l’endroit où Dieu vient gracieusement nous réconcilier avec Lui est ressentie comme absolument scandaleuse par les contemporains de Jésus. On l’accuse de se prendre pour Dieu ou bien on se scandalise de ce que Dieu ait choisi un homme de rien pour nous rencontrer. Ce scandale a conduit les humains à chercher à éliminer le trouble-religion. Et ils y ont réussi. En ce sens, Jésus est mort parce qu’il a voulu nous sauver, nous libérer de nos esclavages.