Faut-il interpréter les Écritures?
Avec mes remerciements anticipés
Toutes les Églises
issues de la Réforme du XVIe siècle (ce qu’on appelle en général les Églises
protestantes) ont pour fondement ultime la Bible, dans laquelle les croyants
peuvent trouver la Parole de Dieu.
Parmi les
différentes Églises protestantes, certaines ont une lecture plus directe de ces
textes, et croient pouvoir comprendre les Écritures sans devoir les
interpréter. On appelle cela une lecture littérale. Pour ces Églises, ce qui
est écrit, et ce qu’on lit dans la Bible, est immédiatement la vérité révélée.
D’autres Églises,
par contre, comprennent que le texte biblique, certes inspiré le Saint-Esprit, a été rédigé par des hommes, il y a plusieurs dizaines de
siècles, et que la distance culturelle qui nous sépare aujourd’hui de ces
rédacteurs doit être surmontée à travers un effort d’interprétation. Car notre
contexte et notre compréhension ne sont pas identiques à ceux des auteurs
bibliques.
Cet effort
d’interprétation doit lui aussi se produire dans le Saint-Esprit : ainsi,
le même Esprit qui a inspiré les auteurs des textes bibliques vient illuminer
la compréhension des lecteurs, même plusieurs millénaires après que les textes
ont été écrits.
Alors le texte
gagne en profondeur à mesure qu’il est lu et relu. La Bible ne change pas, mais
notre compréhension de la Parole qu’elle transmet s’affine toujours davantage.
Les chrétiens ont en réalité toujours su que cet effort d’interprétation du texte biblique se conforme essentiellement à un critère : la lecture que l’on fait de l’Écriture doit pourvoir édifier la charité, confirmer l’amour, puisque c’est le commandement nouveau et ultime que Jésus a laissé aux siens. Un croyant du IVe siècle, Augustin (à l’enseignement de qui Luther était d’ailleurs très attaché), a pu écrire : « Quiconque s’imagine avoir compris les divines Écritures, ou du moins une de ses partie, sans faire grandir, par leur compréhension, l’amour de Dieu et de son prochain, ne les a pas encore comprises ! »
Ne transformons
donc pas les textes bibliques en consignes à l’emporte-pièces !
Acceptons-les bien plutôt comme des occasions d’affiner toujours davantage notre
amour pour Dieu, qui nous parle toujours à nouveau, et pour nos frères et sœurs
en humanité.
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